Moncton (N.-B.) (CSNB) – Le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick (CSNB) publie son premier rapport qui identifie et évalue les pratiques efficaces qui visent à améliorer la qualité des services de santé et leurs résultats dans les cliniques du diabète du Nouveau-Brunswick. Ce rapport aidera à documenter les efforts du ministère de la Santé et des Régies régionales de santé en matière d’amélioration de la qualité des services de santé liés au diabète et ce, dans le cadre de la Stratégie globale sur le diabète.
En juin 2012, le CSNB a entrepris un projet en partenariat avec le ministère de la Santé dans le but d’évaluer la prestation des services aux patients souffrant de diabète dans la province. On a identifié trente-sept différents points de services d’éducation sur le diabète et de soins accrus. On en est arrivé à deux conclusions clés : avoir plus de ressources humaines n’est pas nécessairement garant de meilleurs résultats et la plupart des cliniques efficientes et efficaces sont celles qui ont mis en place des soins centrés sur le patient. Les coûts des grandes cliniques varient de 33 $ à 158 $ par visite, alors que la clinique dont le coût par visite est le plus bas fait état d’une proportion la plus élevée de patients souffrant du diabète qui atteignent les taux de contrôle de leur glycémie (taux d’A1c se situant entre 6 % et 8 %).
- Distribution géographique : La Zone 4 (Région de Madawaska/Nord-ouest) et la Zone 6 (Région de Bathurst/Péninsule acadienne) affichent la proportion la plus élevée de patients qui atteignent des taux cibles d’A1c.
- Indice de référence de 80 % : Pour un patient qui souffre de diabète, un taux cible de moins de 7 % est généralement recommandé, bien que, dans certains cas, un taux d’A1c pouvant atteindre jusqu’à 8 % est acceptable. Les résultats démontrent qu’il est possible d’obtenir que 80 % des patients qui souffrent de diabète atteignent un taux d’A1c qui se situe entre 6 % et 8 % (six cliniques se situaient entre 75 % et 80 %). Cette valeur pourrait constituer une référence de bon rendement qui soit réaliste pour toute clinique ou tout fournisseur de soins primaires.
- Être centré sur le patient : cela veut dire qu’il faut offrir une bonne accessibilité et une bonne flexibilité en matière de prestation de services, en plus d’établir et de maintenir des liens étroits avec les fournisseurs de soins primaires, les autres services de santé et les ressources communautaires, dans le but d’améliorer l’intégration et la coordination.
« On développe des programmes et des services afin d’obtenir certains résultats. Être capable de mesurer leur rendement à l’égard de ces résultats s’avère la valeur ultime pour tous les Néo-Brunswickois, quelles que soient leurs caractéristiques individuelles, les circonstances et leur localisation géographique, affirme M. Stéphane Robichaud, Directeur général du CSNB. Apprendre de ceux dont le rendement est supérieur peut aider à promouvoir de meilleures pratiques visant à améliorer la qualité des services, à obtenir davantage de meilleurs résultats et à réduire le fardeau général et les coûts futurs du système de santé. »
Voici d’autres résultats clés :
- Les cliniques du diabète ont des répercussions positives sur les patients : les patients qui visitent des cliniques obtiennent des diminutions plus importantes de leurs taux d’A1c sur une période de deux ans que ceux qui ne visitent pas de cliniques. Ces cliniques semblent aider les patients dont les taux d’A1c se trouvent parmi les plus bas (< 8 %) et les plus élevés (> 9 %) à obtenir des diminutions plus importantes de leurs taux de glycémie. Visiter une clinique à un stade plus précoce de la maladie peut s’avérer important en termes de diminution du fardeau que représentent les maladies chroniques. Notre évaluation a démontré que les admissions à l’hôpital ont été réduites de 50 % au cours de l’année suivant la première visite à une clinique d’un patient qui souffre du diabète. Il serait d’une grande valeur de disposer de plus d’études, si l’on veut évaluer ce type de répercussion à plus long terme.
- Il existe au Nouveau-Brunswick un besoin pour des programmes plus systématiques d’amélioration de la qualité : Une seule clinique a souligné disposer d’un programme systématique d’amélioration de la qualité. La plupart des cliniques ont été incapables de préciser les résultats obtenus par leur population de patients.
- L’analphabétisme et la pauvreté des patients constituent des obstacles pour certaines cliniques du diabète : les outils d’éducation sont difficiles à trouver pour les patients analphabètes. On relie aussi souvent la pauvreté à l’insécurité alimentaire et à une consommation moindre de fruits et de légumes, ainsi qu’à un manque d’accès aux fournitures et au matériel médicaux.
- Le manque d’intégration des dossiers médicaux des patients entre les deux Régies régionales de santé peut avoir une influence sur la capacité des cliniques à soigner les patients : une clinique, située à la frontière des zones des Régies régionales Vitalité et Horizon, a souligné qu’elle n’avait pas accès aux dossiers médicaux des patients dans l’autre réseau de santé, ce qui l’empêchait de traiter adéquatement ses patients.
Le rapport complet, « Évaluation de l’efficacité des centres d’éducation sur le diabète dans la province du Nouveau-Brunswick », est disponible en ligne au csnb.ca.
Le CSNB est un organisme indépendant qui mesure, surveille et évalue le rendement du système de santé du Nouveau-Brunswick et la santé de la population. Il a aussi pour mandat d’engager les citoyens dans l’amélioration des services de santé.
PERSONNE-RESSOURCE: Manon Arsenault, 506-869-6728, manon.arsenault@csnb.ca