Au Nouveau Brunswick, ce n’est pas d’hier que l’on peine à recueillir des renseignements adéquats sur la santé tant pour informer les citoyens que pour mieux planifier et fournir des services. L’extrait suivant l’illustre avec éloquence :
« Signalons que le tableau ci-dessus ne tient pas compte de toute la province. Un grand nombre de districts sont absents, car il m’a été impossible d’obtenir sur eux des renseignements le moindrement fiables. » (Traduction libre)
– Extrait du premier rapport annuel du médecin-hygiéniste en chef au ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick : pour l’exercice se terminant le 31 octobre 1918
Dans les décennies qui ont suivi la rédaction du rapport, il n’existait aucune solution adéquate pour la collecte et la communication de renseignements sur les services de santé au Nouveau-Brunswick. En 2008, 90 ans plus tard, une nouvelle approche a été tentée. Le gouvernement a lancé une série de réformes en santé visant à améliorer les services de santé pour les Néo-Brunswickois. Il y a eu, entre autres, la réduction du nombre de régies régionales de la santé : de huit, elles sont passées à deux; puis, la création d’une entité distincte qu’on appellera plus tard FacilicorpNB pour gérer les services non-cliniques, et enfin la formation du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick. L'hon. Mike Murphy, ministre de la Santé pendant la réforme, décrivit la création du Conseil dans ces termes :
« À titre d’organisme autonome, le Conseil de la santé offrira à la population du Nouveau-Brunswick une occasion réelle de s’exprimer sur les enjeux relatifs aux soins de santé. De plus, il aura le mandat d’informer la population sur le rendement du système de santé, a-t-il expliqué. Le Conseil de la santé ne fournira pas de services de santé directement aux gens du Nouveau-Brunswick, ce qui lui assurera la liberté nécessaire pour présenter un portrait juste de rendement du système de santé. »
– Annonce du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick, 2008
Le Conseil de la santé a son siège à Moncton et comptait initialement 16 membres (12 depuis 2016), dont la moitié représentait des collectivités et l’autre moitié était composée de décideurs, de gestionnaires du secteur de la santé, de professionnels de la santé et de représentants d’établissements universitaires. M. Rino Volpé fut le premier à occuper le poste de président du Conseil (suivi de MM. Jean-Claude Pelletier, Michel P. Richard et Roger Léger, l’actuel président), M. Stéphane Robichaud étant le directeur général du Conseil.
Au cours de ses 10 premières années d’existence, le Conseil a travaillé d’arrache-pied pour s’assurer que des renseignements communs sur la santé étaient disponibles dans toute la province, et qu’ils étaient recueillis et mesurés de la même manière partout. Le Conseil a interpellé les parties prenantes pour s’assurer que leurs données répondaient à ces exigences et a réalisé des sondages sur les soins primaires, les soins aigus et les soins à domicile ainsi que sur le mieux-être des élèves dans les écoles du Nouveau-Brunswick.
Avec la disponibilité de données provinciales, on a pu concevoir des outils d’information comme le portrait de la santé de la population, la fiche de rendement du système de santé et les profils communautaires des 33 communautés géographiques créées au Nouveau-Brunswick par le Conseil de la santé pour aider les organisations locales et les citoyens à comprendre ce qui se passe dans leur région. Le Conseil a également publié une pléiade de rapports sur des sujets comme les cliniques du diabète, la résilience des élèves dans les écoles du Nouveau-Brunswick, la viabilité du système de santé au Nouveau-Brunswick et les répercussions des problèmes de santé chroniques sur les citoyens et le système de santé.
En plus des sondages auprès de la population du Nouveau-Brunswick, le Conseil mène aussi des activités d’engagement comme le projet d’engagement des citoyens de la province de 2010 sur le système de santé et les services de santé. Dans les années subséquentes, les activités d’engagement, entreprises à la demande du ministre de la Santé, répondaient à des besoins de planification et servaient à la saisie de renseignements sur des initiatives particulières comme celles destinées aux personnes âgées.
Le Conseil fait également preuve d’innovation en faisant appel à de nouveaux modes de communication comme les vidéos, les résumés graphiques, les webinaires, la visualisation de données en lignes, etc. pour informer les citoyens et les parties prenantes. C’est ainsi qu’on a pu dresser le tableau du système de santé du Nouveau-Brunswick en décrivant son incidence sur les Néo-Brunswickois et les parties intéressées et démontrer la nécessité d’améliorer et de changer constamment notre offre de services de santé dans la province.
Alors que les 10 premières années d’existence du Conseil de la santé lui ont permis de s’approprier de son mandat et de concevoir les outils nécessaires pour mener à bien ses réalisations, ces acquis lui servent maintenant pour mieux tirer profit des occasions qui s’offrent et accroître son potentiel d’engagement des Néo-Brunswickois et d’amélioration de la qualité du système de santé et de la santé de la population.