Accès des jeunes aux services de santé mentale : besoins et obstacles perçus

26 janvier 2022

Les jeunes du Nouveau-Brunswick présentent des besoins en matière de santé mentale

Selon l’édition 2018-2019 du Sondage sur le mieux-être des élèves du Nouveau-Brunswick, la moitié des élèves de la 6e à la 12e année rapportent avoir eu des symptômes d’anxiété ou de dépression au cours des douze mois précédant le sondage. Dans certains cas, les jeunes peuvent composer avec ces épisodes et s’en sortent par eux-mêmes, ou avec l’aide d’amis et de membres de la famille. Il existe cependant de nombreux cas où les symptômes sont plus graves ou persistants. Ils peuvent alors avoir besoin de l’aide d’un professionnel de la santé mentale.

Près du tiers (30 %) des jeunes rapportent avoir eu besoin de consulter ou de parler à quelqu’un à cause d’un problème lié à leur santé mentale ou émotionnelle au cours des 12 derniers mois. Un jeune sur dix n’a pas consulté; c’est donc environ 3 900 jeunes du Nouveau-Brunswick qui ont des besoins en santé mentale non satisfaits (pour diverses raisons, comme l’accès aux services, la sensibilisation, la stigmatisation, etc.) .

 

 

Obstacles à l'accès 

En dépit des efforts collectifs déployés pour mettre fin à la stigmatisation entourant la santé mentale, celle-ci demeure un obstacle de taille quant à l’accès aux services nécessaires. Les jeunes rapportent que la principale raison pour laquelle ils n’ont consulté personne au sujet de leur santé mentale ou émotionnelle, c’était qu’ils ne se sentaient « pas confortable de demander de l’aide » (70 %).

Par ailleurs, 22 % des jeunes n’ont pas consulté parce qu’ils ne savaient pas où aller pour demander de l’aide. La figure suivante illustre comment, une fois de plus, la réalité est différente pour les jeunes selon la région de la province où ils habitent. 

 

 

Même si les jeunes savent vers qui se tourner pour obtenir des services de santé mentale et qu’ils trouvent le courage de demander de l’aide, il reste encore des obstacles à surmonter : les longs délais d’attente. En 2019-2020, les jeunes référés vers des services de toxicomanie et de santé mentale ont généralement attendu 58 jours entre la date de réception de leur demande et celle où un clinicien leur a été affecté (ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick – Services de traitement des dépendances et de santé mentale – Base de données du système de prestation des services aux clients).

La figure suivante montre la variation sur le plan du temps d’attente dans la province. Les jeunes de la zone de santé 2 (région de Fundy et de Saint John) attendent beaucoup moins longtemps (41 jours) que ceux de la zone de santé 4 (région du Madawaska et du Nord-Ouest), qui doivent attendre plus de trois mois (95 jours).  

 

 

Conclusion

Nos données montrent que 30 % des jeunes du Nouveau-Brunswick présentent des besoins perçus en santé mentale. Malheureusement, ils sont nombreux à ne trouver aucune réponse à leurs besoins pour diverses raisons. La stigmatisation et la connaissance des ressources sont les principaux obstacles premiers à l’obtention de services. L’accès rapide aux services présente également une difficulté partout dans la province, la situation étant plus problématique dans certaines régions que d’autres.

Les différentes réalités observées dans chaque zone de santé mettent en lumière certains domaines où il faudrait approfondir l’étude.  Si les jeunes de la zone 4 affirment avoir moins de besoins en santé mentale et moins de besoins insatisfaits, ceux qui doivent accéder à des services subissent tout de même le délai d’attente le plus long de la province.

Le plan de la santé du gouvernement du Nouveau-Brunswick, annoncé à la fin de 2021, inclut l’accès aux services de toxicomanie et de santé mentale comme l’un des cinq domaines d’intervention clés.

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